Témoignage d'un jeune homosexuel qui se croyait fille
- La Petite Sirène

- 19 août
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Dernière mise à jour : 29 août
Entretien avec Céline Masson, co-directrice de l'OPS

Pourquoi souhaitez-vous témoigner aujourd’hui ?
Il y a deux raisons principales.
La première, c’est que j’ai été très proche de la communauté LGBT pendant environ un an. Au début, je ne m’en rendais pas vraiment compte, mais j’étais dans une période de grande fragilité : je sortais de deux ans de dépression sévère, qui a éclaté à la fin de mon master. Cette dépression, je pense, était liée à une accumulation de traumatismes vécus pendant l’enfance — des maltraitances que j’avais profondément enfouies. Tout cela a explosé d’un coup.
Dans cet état de vulnérabilité, j’ai cherché un espace où parler, un lieu de soutien, car avec ma famille, ça n’allait pas du tout. Naturellement, je me suis tourné vers la communauté LGBT. J’ai commencé à fréquenter des bars gays, et c’est là que j’ai rencontré une personne non-binaire qui se présentait avec un prénom féminin et un prénom masculin. C’est à partir de cette rencontre que je suis vraiment entré dans cette communauté.
Et là, j’ai commencé à observer des dérives très graves. J’ai vu des adolescents, qui selon moi étaient probablement de futurs homosexuels ou alors des jeunes qui avaient des problèmes psychologiques, embarqués dans un mouvement que je juge aujourd’hui problématique.
La deuxième raison, c’est que cette immersion dans la communauté a ravivé en moi des questionnements que j’avais eus enfant, notamment autour de la dysphorie de genre. Vers l’âge de 4 à 6 ans, je hurlais à ma mère que j’étais une fille, que je n’étais pas un garçon. Elle me répondait que c’était n’importe quoi. Avec le recul, je me rends compte qu’elle avait raison. Mais aujourd’hui, avec la montée de l’auto-affirmation de genre, je me demande si certains enfants ou adolescents en souffrance ne seraient pas simplement de futurs homosexuels qui souffrent de cette dysphorie de genre. J’ai fini par me dire qu’il fallait que je pose les choses, que je prenne le temps d’une vraie réflexion, peut-être d’une future psychothérapie.
À l’époque, c’était surtout des pensées. Je me souviens très bien de scènes sur la plage : je voyais des filles courir en maillot une pièce, et je me regardais en me disant : « Pourquoi moi, j’ai un short de bain ? Je veux être comme elles. »
Vers 7 ans, quand ma mère n’était pas là, je mettais ses robes en cachette. J’étais toujours entouré de filles, jamais de garçons. Ma sœur me coiffait, me mettait des barrettes, des chouchous, elle m’habillait avec des déguisements faits maison. Ce ressenti-là d’être une fille est monté crescendo.
À l’adolescence, les choses ont explosé. Arrivé au collège, avec la puberté qui s’enclenche, les attentes sociales, c’était très difficile. J’avais conscience que j’étais un garçon. Je savais que j’étais attiré par les garçons — je le ressentais physiquement — mais je ne comprenais pas pourquoi, et je me disais que ce n’était pas normal, qu’un garçon doit aimer les filles. Chez moi, dans ma famille, l’homosexualité était très mal perçue.
Mon père, de confession musulmane, m’a raconté vers 5 ans une histoire tirée selon lui, du Coran : un village d’hommes qui aimaient d’autres hommes, de femmes qui aimaient des femmes, et Dieu aurait envoyé des corbeaux pour les lapider et ils se sont tous transformés en pierres. J’ai découvert bien plus tard que cette histoire était fausse. Mais à l’époque, ça m’a profondément choqué. C’est en parlant à des gens qui ont une culture islamique que j’ai compris que l’histoire était totalement fausse. Ça a ancré en moi une homophobie intériorisée, une haine de soi. C’était dur de s’exposer aux autres et ça prend beaucoup de temps de s’accepter.
Même aujourd’hui, alors qu’on vit dans une société où l’homosexualité est mieux acceptée, il reste des familles où c’est extrêmement compliqué. Et dans ce contexte, je pense qu’on propose aujourd’hui une « porte de sortie » dangereuse à des jeunes homosexuels : on leur offre la transition comme solution à leur mal-être.
Ce que je veux dire, c’est que ces jeunes se disent qu’ils ne sont pas normaux, et qu’au lieu d’accepter leur homosexualité, ils vont se dire : « Je vais devenir une fille hétérosexuelle ou un garçon hétérosexuel. » La plupart des homosexuels ne rentrent pas dans ces attentes genrées de la société. C’est une régression terrible, on est en train de médicaliser toute une population qui n'a aucune problématique avec la transidentité.
Il y a aujourd’hui une idéologie qui dit : « T’aimes le rose, tu veux porter une robe ? Alors tu es trans. » Cela va à l’encontre de l’expérience vécue par des homosexuels. Cette idéologie a un fonctionnement sectaire qui vient happer toute une jeune génération d'homosexuels à en devenir, qu'on mutile et qu'on médicalise.
Aujourd'hui, j'ai décidé de prendre la parole par rapport à ça, parce que j'en ai vu énormément. Je me dis comment on a pu en arriver là, dans le sens où c'est la cause LGBT qui est censée protéger ces personnes alors que c’est sous cette bannière-là qu'on est en train de les mutiler.
Quand on réfléchit à ça, je me dis que ça relève de l'absurde, mais c'est vraiment ce qui est en train de se passer. Je me rends compte que la communauté LGBT veut imposer un point de vue et une doxa dominante. On n'est pas du tout sur ce que j'aurais pu penser, ou même beaucoup d'autres personnes, il y a 20 ans en arrière, que c'est une communauté juste pleine d'amour, pleine de love, mais en fait pas du tout.
C'est juste de la poudre aux yeux. Derrière, il y a toute une idéologie, un engrenage qui est porté par cette communauté. Et après, la bonne question, c'est de savoir, c'est vrai que même moi aujourd'hui, je me dis, mais je ne sais même pas si la plupart de ces gens se rendent compte.
Parce que je pense que la plupart ne savent même pas ce qui est en train de se passer. Ils sont tellement tous embrigadés les uns avec les autres. Et je pense aussi le truc qui est perfide dans cette communauté, moi, ça m'est arrivé aussi avec quand j'ai commencé à rentrer dans cette communauté, j'étais très fragile psychologiquement.
On vous accueille avec énormément d’amour, ce qu’on appelle le love bombing. Et puis, petit à petit, on vous insuffle des slogans : « Une femme trans est une femme », « Si tu ressens ça, c’est que tu es trans », etc. À force, ces phrases deviennent une sorte de musique d’ambiance. En fait, on ne voit pas le loup venir, toute l'idéologie qu'il y a derrière.
On finit par y croire, par s’y conformer, même sans y réfléchir.
J’ai fréquenté plusieurs associations LGBT, notamment le FLIRT, une structure récente. Je me suis rendu compte que ces associations ne proposent pas un espace de réflexion, mais une affirmation : si tu te sens comme ça, c’est que tu l’es. Point.
Par exemple, je suis très féminin, et dès qu’on me voit, on me dit : « Tu es en transition ? » C’est devenu automatique. Si vous vous sentez comme ça, c’est que vous l’êtes, il n’y a plus de doute. Ils voient trans partout, les jeunes qui y sont mangent ça tous les jours. Plus on entre dans cette communauté, plus on s’extirpe de la société.
Et puis j’ai assisté à une réunion d’une association appelée OUTrans, dans un bar lesbien. C’était surtout des jeunes, entre 14 et 17 ans. La présidente, Anaïs, a demandé à chacun ses pronoms. C’était une avalanche de néologismes, des identités de genre que je n’avais jamais entendues. Je me suis immiscé dans cette association car je voulais comprendre, c’était par curiosité. On ne parlait que de questionnement de genre, j’avais déjà commencé à avoir des doutes, quelque chose n’allait pas. Ils ont monopolisé un bar lesbien pour tenir leurs réunions pour les jeunes en questionnement de genre. Il y avait plein de jeunes, je crois que j’étais le plus âgé. Je me suis dit mais ça ne va pas du tout, il y a plein de gamins. La présidente Anaïs demande à chacun ses pronoms, c’était le florilège du grand n’importe quoi. Les gens se genraient de manière totalement étrange, pas uniquement fille ou garçon, je n’avais jamais entendu de tels pronoms.
Il y avait une fille, Aron, 21 ans, sous bloqueurs de puberté depuis l’âge de 15 ans. Elle disait être toujours en questionnement : « je suis sous bloqueur de puberté depuis six ans, et c'est vrai que je suis encore en questionnement de genre, mais je ne sais pas si je peux arrêter ou pas ». La présidente ne savait pas quoi lui répondre, elle semblait très mal à l’aise. Elle lui a dit : « Demande à ton médecin » mais elle n’avait pas envie de perdre la face alors qu’elle savait que ça n’allait pas. C’est très grave car on est en train de mentir à toute une génération et ça va plus loin car il y a des mensonges médicaux. Si le médecin est aussi idéologisé que le reste, que peut-il vraiment apporter ? Cette fille, je croyais au début qu’elle avait 11 ans. Elle avait un corps d’enfant, aucun signe de puberté. J’ai compris que les bloqueurs ont des effets physiques lourds. Ce que j’ai vu m’a profondément choqué. Ces jeunes prennent des traitements sans même comprendre ce que cela implique. Et les personnes censées les accompagner n’ont aucune réponse, ou refusent de voir. Je me souviens de cette jeune lesbienne qui avait déjà des poils, et c'était apparent, elle avait commencé à prendre de la testostérone mais elle n’allait pas bien, en fait tout le monde ne va pas bien et se tire vers le bas. Tous ces jeunes vont mal et sont en détresse. Dès qu'ils vont commencer à prendre de la testostérone, ils vont avoir un effet de boost, en fait, au niveau énergétique et donc ça fait du bien.
C’est une trahison. Et c’est ce qui m’a décidé à prendre la parole. On n’est plus dans une communauté de défense des droits. On est face à une idéologie qui médicalise des enfants, sous une bannière arc-en-ciel.
Au départ, tout a commencé par des rencontres entre pairs. Progressivement, je me suis retrouvé dans un entre-soi de plus en plus fermé, au point de me couper de mes véritables amis. Certains m'ont d’ailleurs reproché mes absences répétées, mes annulations de dernière minute. C’est là que j’ai commencé à prendre conscience que quelque chose n’allait pas.
Cet entre-soi se construisait autour de chaînes de relations : les amis d’amis, puis les amis des amis de ces amis, tous appartenant à une même communauté. J’ai ainsi été introduit à plusieurs figures du militantisme trans, très engagées, qui organisaient régulièrement des réunions et publiaient sur les réseaux sociaux des contenus militants : contre la transphobie, contre l’extrême droite, contre le fascisme, etc. Avec le recul, je me suis dit que ce sont eux les fascistes.
Il s’agissait d’un véritable enclavement. Je participais à des manifestations où je me surprenais à scander des slogans comme « Queer for Gaza ». Même en le disant, quelque chose me dérangeait. Je sentais une rupture intérieure. J’avais l’impression de perdre mon discernement.
Beaucoup de jeunes autour de moi étaient comme hypnotisés, répétant des mantras sans recul, dans une forme d’adhésion frénétique. Je fais partie, je pense, d’une génération encore sensibilisée à l’esprit critique, ce qui m’a permis de prendre conscience qu’il y avait un malaise profond. Dans les rassemblements militants, notamment à République, j’ai assisté à des scènes où des figures transactivistes prenaient la parole, on aurait dit des gourous de sectes. Comme une espèce de troupe hypnotisée, c'était effrayant, puis il y a les rassemblements de militants au-delà des manifestations souvent place de la République, où il y a de nombreux de jeunes transidentifiés qui écoutent les transactivistes comme si c'était des gourous, vraiment des gourous, les gourous des sectes.
Je pense par exemple à Lexie, dont les paroles étaient accueillies comme des vérités absolues. Le public, composé essentiellement de jeunes transidentifiés, buvait ses paroles, ils étaient hypnotisés. C’était troublant. Je me disais : « C’est son ressenti, mais ce n’est pas la réalité. ». Je me rendais compte qu’il y avait un problème. Ils ont réussi à me perturber mentalement, ils vous travaillent au corps et à l’esprit.
Malgré tout, cette immersion dans la communauté a eu un impact psychologique fort sur moi. Je me suis mise à douter de ma propre identité : « Qu’est-ce qui fait de moi un homme ? » « Qu’est-ce qui fait d’une femme un homme ? »
Heureusement, j’ai pu échanger avec une amie transsexuelle, non liée à la communauté LGBT, qui m’a ouvert les yeux. Elle m’a dit clairement : « Il y a une idéologie derrière tout ça. Nos parcours sont instrumentalisés pour embrigader des jeunes qui ne sont même pas trans. » À ce moment-là, j’ai compris que mon malaise avait un fondement. Elle m’a aussi expliqué que beaucoup de jeunes concernés étaient en réalité homosexuels, ou souffraient de troubles psychiques non pris en charge.
Ce que j’ai découvert ensuite m’a encore plus troublé : tout un réseau associatif interconnecté, avec un discours uniforme, une idéologie cohérente et une organisation efficace. Il ne s’agissait pas d’une simple phase adolescente. C’était une entreprise idéologique structurée, visant à redéfinir la société à travers la jeunesse en souffrance.
J'ai appris tout le business qu'il y avait derrière, et en fait, ces jeunes ne sont juste que des avatars, que des vecteurs de cette idéologie, ils sont juste comme des oiseaux qui vont transporter leurs idées, c'est effrayant car il y a des jeunes qui sont en rupture familiale, j'ai vu ça dans l'association Acceptess. J'ai vu une fille transidentifiée, donc un homme trans en rupture, elle se prénommait Maxime qui avait commencé son traitement hormonal, sa voix avait déjà mué. C’est vraiment un embrigadement sectaire de toute une jeune génération qui n'a pas compris les tenants et les aboutissants de cette idéologie.
Je pense notamment à ce jeune homme que j’ai connu via l’association Shams. Il était homosexuel, venu d’Algérie. Lorsqu’il est arrivé en France, il semblait bien dans sa peau, s’habillait librement. Mais un mois après, il se déclara trans et commença à manifester des signes de dysphorie : rejet de ses poils, de son corps. Je l’avais vu pourtant très à l’aise auparavant. Très vite, il fut dirigé vers d’autres associations pour entamer une transition médicale : hormones, épilation, etc. Ce parcours me parut précipité et artificiel.
Ces associations fonctionnent en réseau : Shams, Acceptess, TransFriendly, etc. Elles se renvoient les jeunes les unes aux autres, dans une logique d’accompagnement apparemment bienveillante, mais qui suit une orientation idéologique très marquée, très bien organisée, de l'argent est injecté. Je me rends compte qu’il y a une réelle volonté de redéfinir notre société, ce n’est pas simplement des jeunes à cheveux bleus qui veulent transgresser les lois, ça va beaucoup plus loin. Mais ces jeunes sont en souffrance, ils commencent une transition, prennent des hormones alors qu’ils sont simplement mal dans leur corps, dans leur tête.
Une fois qu'on entre dans cette communauté, on est tellement love bombé, on a l'impression qu’on transgresse les règles, on devient soi, alors que c'est juste de la poudre aux yeux, on est vraiment propulsé dans cet engrenage, et une fois dedans, c'est trop dur de s'en défaire.
J’ai moi-même été pris dans ce tourbillon. Je suis devenu militant, je relayais des slogans sur les réseaux sociaux : « Les femmes trans sont des femmes », etc. en quête de validation, de reconnaissance. Cette approbation me poussait à aller toujours plus loin dans le militantisme. Le mécanisme est puissant : l’entre-soi affaiblit les capacités critiques, et la validation sociale incite à la radicalisation.
Avec le temps, j’ai compris que nombre de ces jeunes ne sont pas trans. Je pensais initialement que leur visibilité nouvelle s’expliquait comme pour les homosexuels par le fait qu’on en parlait plus. Mais ce n’est pas comparable : l’homosexualité n’est pas une problématique médicale. La transidentité, elle, l’est devenue, et cette médicalisation a été politisée à grande échelle. C'est un cache-misère d'autres choses. Moi, en ce qui me concerne, moi, je pense qu'il y a, comme j'ai dit, beaucoup, énormément d'homosexuels qui sont embrigadés parce qu'à partir du moment où on établit des symptômes en disant, dès que t'es non-conforme au genre, tu es trans automatiquement, les homosexuels vont rentrer dans ce schéma.
Tout cela n’est qu’un cache-misère pour d’autres souffrances : rejet familial, troubles psychiques, isolement. Le discours transactiviste, souvent véhiculé par quelques figures très visibles sur TikTok ou Instagram, agit comme un endoctrinement. Ils sont les nouveaux gourous, et formatent la jeune génération à une idéologie qui dépasse de loin la seule question de l’identité.
Aujourd’hui encore, je m’interroge. Je sais qu’il y a des personnes réellement transsexuelles. J’en ai rencontré. Mais je me demande : ont-elles conscience des dégâts causés ? Pourquoi ne dénoncent-elles pas ces dérives ? Certaines soutiennent même l’autodétermination, alors que leur propre parcours témoigne d’une souffrance profonde et d’un processus long, encadré.
J’aimerais conclure et dire que le « T » est devenu totalitaire et nous devons, nous jeunes adultes, personnes homosexuelles, réagir et témoigner de ce que nous avons observé.





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