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Photo du rédacteurLa Petite Sirène

Critique n°2 - Par Rhadija Lamrani Tissot


Recension du livre d'Audrey A. et Nicolas Casaux par Rhadija Lamrani Tissot, psychanalyste et linguiste.


 

« Né(e)s dans la mauvaise société,

notes pour une critique féministe et socialiste du phénomène trans »

Audrey A. et Nicolas Casaux



 

Ce livre est écrit dans une perspective d’émancipation sociale et de critique du capitalisme. Il aborde de façon plus détaillée certains points et permet de rentrer dans l’intime de la réalité des trans, des affirmations de genre, de transition de genre et de réaliser tout ce que ce monde a d’effrayant. Ce livre montre aussi, peut-être davantage, le lien entre le marché et ces théories et les relations étroites entre les banques, le monde des affaires, (surtout aux USA) et le monde des transsexuels. Il met aussi peut-être davantage l’accent tout au long des chapitres sur l’utilisation de ce phénomène par le capitalisme. 


« Dans le monde réel, refuser que les mots possèdent des définitions, c’est refuser de vivre en société, c’est se condamner à errer dans un vaste océan d’indifférenciation, d’indistinction où tout est potentiellement tout et n’importe quoi, où le langage disparait et la pensée avec lui, c’est sombrer dans une forme de folie » … 


Loin de critiquer les stéréotypes et rôles sociaux auxquels la société patriarcale a associé les femmes, le mouvement trans les revendique :


 « L’essentialisme transidentitaire est une sorte de projection inversée de l’essentialisme classique. Tandis que l’essentialisme traditionnel, conservateur, prétend que les femmes sont comme ci ou comme ça, l’essentialisme trans-identitaire prétend que les personnes qui sont comme ci ou comme ça sont des femmes. »


Analyse subtile plus loin : « Les rôles de genre font leur retour sans que nous l’ayons remarqué ! C’est simplement que sexe et genre ont été intervertis. Le genre est considéré comme réel tandis que le sexe est considéré comme une construction sociale que la société applique de force à l’enfant. L’identité de genre, en revanche, est dite innée. Il s’agit d’essentialisme de genre ; le genre comme essence indépendante du corps »


« Les caractéristiques que la société patriarcale impose aux femmes deviennent la substance même de ce qui constitue une femme »


Dans la logique transsexuelle, c’est la logique du libéralisme qui est poussée à son paroxysme où c’est la multitude des identités privées qui constituerait une sorte de gouvernement. 


Les origines de l’idéologie transgenre indiquent clairement qu’il s’agit d’une création d’hommes, visant à imposer et satisfaire leurs désirs ou leurs caprices. Les choses aussi commencent conjointement au début des années 1960, aux USA avec des hommes de sciences, endocrinologues, sexologues, psychiatres, chirurgiens, dont plusieurs deviendront des figures importantes du lobbying trans. (qui font du lobbying auprès d’institutions majeures comme le Conseil de l’Europe, les gouvernements étatiques, l’ONU…) Leur lobbying est tellement puissant qu’ils ont réussi à faire prendre en charge par les assurances maladie, (en les faisant considérer comme ALD) les traitements chimiques et chirurgicaux pour affirmer la transidentité, et parfois même chez des adolescents. Cette médicalisation inutile est même souvent hautement nuisible pour des jeunes souffrant de problèmes psychiques qui auraient autrement fini par se résoudre par une acceptation de leur homosexualité (avec un suivi psychologique adapté). Les détails de toutes ces opérations méritent le détour.  Mais il y a là un marché très lucratif avec les nombreuses cliniques qui se sont ouvertes pour opérer cette transition.


Par un raisonnement subtil, l’auteur montre comment le transgenrisme est une forme d’homophobie, avec par exemple l’illustration de l’Iran qui utilise le transgenrisme comme un outil pour travestir (transformer) des personnes homosexuelles (les hommes en particulier) en personnes hétérosexuelles ? 


Avec le chapitre 19, Le stade transgenre du capitalisme montre les relations entre les banques les plus puissantes des USA, les sociétés transhumanistes, et les divers développements technos scientifiques du capitalisme (certaines banques importantes prennent même en charge les frais chirurgicaux et médicaux de leurs employés qui veulent « transitionner ») une énigme ? Il montre la synergie du capitalisme industriel et du mouvement trans.


La censure et la violence jouent un rôle majeur dans la diffusion des idées trans. Les activistes trans utilisent des méthodes extrêmement violentes, allant jusqu’à l’appel au meurtre, envers toute personne les critiquant. Et nombreuses sont les conférences qui ont dû être annulées, nombreuses sont les personnes qui ont dû cesser leur activité et les violences verbales sur les réseaux sociaux qui ont amené certaines jeunes au suicide. 


Et pour finir, on ne l’aurait pas soupçonné, les liens entre les réseaux de la pornographie, de la prostitution, de la pédophilie et le mouvement trans sont bien exposés avec les références des sources auxquelles on peut se reporter. L’un de ces sites internet (Eunuch Archive) contient des milliers de documents de pédopornographie qui détaillent des viols, des tortures et des meurtres d’enfants.


Le livre se termine par une lettre d’un militant trans repenti, bien émouvante.

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