Les traitements transgenres dénaturent l'objectif de la médecine
- La Petite Sirène
- il y a 1 jour
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Les médecins sont censés promouvoir la santé de leurs patients, et non répondre à leurs désirs.
Transgender Treatments Distort the Purpose of Medicine
Physicians are supposed to promote patients’ health, not cater to their desires.
Farr Curlin - 23 juin 2025 - WSJ Opinion
Trad. Chat GPT-DeepL
La décision de la Cour Suprême dans l’affaire U.S. v. Skrmetti, par 6 voix contre 3, validant l’interdiction par le Tennessee des interventions médicales liées au genre chez les mineurs, reflète une division profonde au sein des juges sur la conception même de la médecine : s’agit-il de restaurer la santé des patients ou de satisfaire leurs désirs ?
La Cour a estimé la semaine dernière que la loi du Tennessee établissait de manière légitime une distinction entre différents usages médicaux des bloqueurs de puberté et des hormones chez les enfants. Dans l’opinion majoritaire, le président de la Cour, John Roberts, a expliqué que les traitements médicaux se définissent non seulement par la substance utilisée, mais aussi par l’objectif pour lequel elle est prescrite. Administrer de la testostérone à un garçon en cas de puberté tardive est fondamentalement différent que de l’administrer à une fille.
La juge Sonia Sotomayor, dans son opinion dissidente, a affirmé que cette loi établit une discrimination inacceptable fondée sur le sexe : « Les adolescents de sexe masculin (mais pas féminin) peuvent recevoir des médicaments qui les aident à ressembler à des garçons, et les adolescentes (mais pas les garçons) peuvent recevoir des médicaments qui les aident à ressembler à des filles. » Selon elle, l’objectif est le même dans les deux cas : aider les jeunes à paraître plus masculins.
Derrière cette opposition entre juges se cache une question fondamentale : à quoi sert la médecine ? Selon la conception traditionnelle, le but du traitement est la santé du patient — c’est-à-dire le bon fonctionnement du corps. La santé n’est pas quelque chose que nous décidons ; nous l’observons, reconnaissons sa valeur et la protégeons.
Mais avec l’émergence du modèle de l’autonomie du patient dans les années 1960 et 1970, les médecins ont été incités à répondre à la demande de leurs patients. Cela a conduit à une approche consumériste de la médecine, dans laquelle les médecins deviennent des « prestataires de services », non plus des soignants. Les prestataires satisfont les désirs des « clients », même si cela va à l’encontre de leur santé.
Le débat autour des soins dits « affirmant le genre » montre combien ces deux visions sont inconciliables. La loi du Tennessee autorise l’usage de bloqueurs et d’hormones pour traiter des anomalies objectives du développement sexuel, conformément à la finalité médicale de préservation de la santé. En revanche, dans l’opinion dissidente de Sotomayor, toutes les utilisations de ces médicaments sont regroupées en une seule catégorie : des traitements qui aident les adolescents à « paraître et se sentir davantage » comme ils le souhaitent.
La dysphorie de genre, telle que décrite dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) de l’Association américaine de psychiatrie, est un trouble mental. Les personnes qui en souffrent perçoivent leurs caractères sexuels secondaires sains comme étant désordonnés.
Traditionnellement, la médecine cherche à aligner la perception du patient sur la réalité, comme celle d’un corps en bonne santé. La transition de genre médicalisée inverse cette norme : elle « affirme » la perception altérée de l’enfant et traite son corps sain comme s’il était malade. Si une fille veut prendre de la testostérone pour modifier son corps parce qu’elle se perçoit comme un garçon, dans cette vision, le médecin doit suivre sa volonté. La juge Sotomayor a cité le cas d’un patient « terrifié » à l’idée de vivre la « mauvaise puberté », qui aurait bénéficié de bloqueurs de puberté. Elle a aussi cité des déclarations d’associations médicales majeures affirmant que ces traitements sont « médicalement nécessaires » pour bloquer un développement sexuel sain.
À l’inverse, la médecine traditionnelle prend comme référence le fonctionnement optimal du corps humain. Le juge Clarence Thomas, dans son opinion concordante, a souligné que donner de la testostérone à une fille induit un état pathologique — l’hyperandrogénie — qui augmente le risque de maladie cardiaque et entraîne généralement l’infertilité.
L’opinion de Thomas s’aligne sur les principes éthiques pédiatriques de longue date : les médecins et les parents ont le devoir de protéger l’intérêt médical de l’enfant. En pédiatrie, le critère éthique central est le bien médical de l’enfant, non son désir de supprimer certaines fonctions corporelles.
La médicalisation de la transition de genre présente un autre problème flagrant : les enfants ne peuvent pas comprendre pleinement les conséquences de décisions comme la stérilisation ou la perte de réponse sexuelle. Le juge Thomas note que même des membres de la World Professional Association for Transgender Health admettent que discuter de la préservation de la fertilité avec un enfant de 14 ans revient à « parler à un mur ». Ce problème est aggravé par la forte prévalence de troubles psychiques (anxiété, dépression, etc.) chez ces jeunes. Les cliniciens eux-mêmes reconnaissent que le traitement s’arrête quand l’enfant ne le souhaite plus — ce qui ne correspond pas à la logique des soins véritablement nécessaires en médecine.
Au cœur de ce débat se trouvent des enfants vulnérables souffrant de dysphorie de genre. Leur corps sain, leur capacité future à vivre une intimité sexuelle ou à avoir des enfants sont en jeu — comme en témoignent les cas de détransition : des personnes ayant reçu un traitement qu’elles regrettent ensuite, parfois en raison de dommages irréversibles.
C’est aussi l’intégrité de la médecine qui est en cause. Ce n’est pas la première fois que des médecins causent du tort à des patients vulnérables en cherchant à soulager une souffrance mentale. Au XIXe siècle, des milliers de femmes ont subi des ablations des ovaires pour traiter la « folie menstruelle » ou la « démence ». Au XXe siècle, on a pratiqué des lobotomies sur des patients comme Rosemary Kennedy, que l’on voulait calmer.
Les interventions liées au genre chez les enfants d’aujourd’hui ressemblent tristement à ces pratiques. En cherchant à soulager une souffrance psychique, elles provoquent un préjudice permanent. La Cour Suprême a eu raison de le reconnaître. Il est grand temps que la médecine en fasse autant.
— Dr Curlin, médecin et professeur à Duke University, co-auteur de « The Way of Medicine ».
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