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L'anatomie de la mainmise institutionnelle - Politique en matière de médecine sexospécifique et Association médicale du Texas

  • Photo du rédacteur: La Petite Sirène
    La Petite Sirène
  • 17 oct.
  • 36 min de lecture

16 octobre 2025

Rapport rédigé par Joseph Figliolia


The Anatomy of Institutional Capture Gender Medicine Policy and the Texas Medical Association


Trad. FR.


Résumé exécutif


La politisation de la Texas Medical Association (TMA) est manifeste depuis au moins 2016, lorsque des membres de la Medical Student Section ont introduit une résolution concernant les efforts de changement d’orientation sexuelle chez les mineurs.

Mais ce phénomène s’est accéléré en 2020 avec la création de la Section Santé LGBTQ de la TMA.


En 2021, la TMA a modifié ses statuts afin d’élargir la mission de la Section LGBTQ, qui inclut désormais le fait « d’éduquer les décideurs politiques et de plaider pour des politiques abordant le spectre médical de l’identité de genre, afin d’améliorer l’accès à des soins de santé de qualité »[1].

Ce changement a introduit une tension entre l’engagement affiché de la TMA en faveur de politiques fondées sur des données probantes et des considérations d’ordre politique.


Des membres de la Section LGBTQ présentant des conflits d’intérêts intellectuels ont siégé dans des commissions de référence chargées d’évaluer les résolutions liées aux soins dits affirmatifs de genre.

Cela est significatif, car des données de 2022 montrent qu’environ 92 % de toutes les résolutions recommandées pour adoption par une commission de référence ont finalement été adoptées par la Chambre des délégués (House of Delegates, HOD) de la TMA[2].


Des membres de la Section LGBTQ ont discuté de moyens de faire passer subrepticement (« en cheval de Troie ») des politiques impopulaires au sein de la HOD de la TMA, en utilisant un langage trompeur et en se distanciant publiquement de certaines résolutions en demandant à des étudiants en médecine de les présenter à leur place.


En 2022 et 2023, des membres de la TMA ont exprimé auprès de la direction exécutive leurs inquiétudes concernant des conflits d’intérêts parmi les membres du conseil d’administration, soutenant que l’engagement de la TMA dans l’activisme social ne représentait pas équitablement les intérêts de la majorité des membres, lesquels se préoccupent principalement de questions de champ de compétence, de responsabilité civile (tort law) et d’autonomie professionnelle, selon les enquêtes menées.

Ils ont également soulevé des préoccupations quant à une possible violation du devoir fiduciaire que les membres du conseil d’administration de la TMA doivent aux autres membres.

Le conseil d’administration de la TMA n’a pas donné suite à ces préoccupations.


En 2025, une résolution visant à créer un comité ad hoc chargé d’étudier les politiques de la TMA concernant les soins affirmatifs de genre a reçu un soutien massif des membres de la TMA dans les témoignages en ligne soumis à la Commission de référence sur la science et la santé publique (Reference Committee on Science and Public Health) de 2025.

Dix-sept membres de la TMA ont témoigné en faveur de cette résolution, et seulement trois contre.

Néanmoins, la commission de 2025 a recommandé de ne pas adopter la résolution.

Trois des six membres composant cette commission présentaient des conflits d’intérêts intellectuels manifestes, en tant que membres de la Section LGBTQ ou coanimateurs du cours de formation médicale continue de la TMA intitulé “Transgender Healthcare”[3].


Introduction


Dans sa récente décision rendue à six voix contre trois confirmant la loi du Tennessee interdisant aux mineurs d’accéder à des interventions médicales pour le traitement de la dysphorie de genre, la Cour suprême des États-Unis a vu le juge Clarence Thomas, dans son opinion concordante, mettre en lumière le rôle que les sociétés médicales ont joué dans la création d’une illusion de consensus autour de ce que l’on appelle les soins affirmatifs de genre :

« Il existe des raisons particulièrement fortes de remettre en question la crédibilité de la communauté d’experts dans ce domaine, car des révélations récentes suggèrent que les voix dominantes s’y appuient sur des preuves douteuses et ont laissé l’idéologie influencer leurs recommandations médicales », a-t-il écrit[4].

Pour beaucoup d’Américains qui commencent à s’intéresser de plus près à cette question, il peut sembler paradoxal qu’un juge de la Cour suprême remette en cause l’expertise des associations médicales américaines.

Mais, comme le montrent à la fois la décision Skrmetti et un rapport du Department of Health and Human Services (HHS) sur la dysphorie de genre pédiatrique[5], ces organisations sont avant tout des associations professionnelles qui font du lobbying pour les intérêts de leurs membres — et non des arbitres impartiaux de l’information scientifique.


De plus, les associations médicales sont vulnérables à la capture institutionnelle[6].

Comme le souligne le rapport du HHS, elles ont tendance à déléguer la définition de leurs politiques sur des sujets nouveaux — tels que le traitement médical de la dysphorie de genre chez les mineurs — à des sous-comités hautement spécialisés[7].

Or, les membres de ces sous-comités partagent souvent des affinités idéologiques et peuvent présenter des conflits d’intérêts susceptibles de biaiser leur jugement professionnel ou de compromettre l’intégrité de la recherche[8].

Ces conflits d’intérêts peuvent être financiers ou intellectuels, découlant d’engagements envers certaines idées, croyances ou activités académiques qui peuvent altérer l’objectivité, même en l’absence d’incitations matérielles[9].

Le soutien aux soins dits « affirmatifs de genre » n’est pas perçu comme un conflit d’intérêts intellectuel, mais plutôt comme une marque d’expertise.

Inversement, les appels à la prudence ou à un encadrement plus strict sont souvent interprétés comme des formes déguisées de discrimination.


Le présent rapport examine des dizaines de résolutions, rapports, politiques et correspondances internes inédites, afin d’offrir une vision détaillée des dynamiques internes de la Texas Medical Association (TMA) — affiliée à l’American Medical Association (AMA) et regroupant plus de 55 000 médecins et étudiants en médecine.

Il constitue une étude de cas de capture institutionnelle, révélant les incitations et les dynamiques de groupe qui ont conduit la quasi-totalité des grandes associations médicales à soutenir les soins affirmatifs de genre[10].


Les documents et entretiens avec des membres de la TMA m’ont permis de reconstituer une chronologie expliquant comment la TMA en est venue à adopter des politiques fortement idéologiques en matière de soins affirmatifs.

Ces politiques contredisent directement les principes de la médecine fondée sur les preuves, les priorités déclarées des membres de base de la TMA, ainsi que l’éthique proclamée de l’organisation — à savoir servir le peuple du Texas et prévenir et guérir les maladies.


Malgré la décision du législateur texan d’interdire les interventions affirmatives pour des raisons scientifiques et éthiques[11], les revirements récents de pratiques médicales à l’étranger, le rapport du HHS sur la dysphorie de genre pédiatrique, et la décision Skrmetti de la Cour suprême, la position officielle de la TMA n’a pas changé.

L’organisation affirme qu’elle soutient « la pratique de soins affirmatifs de genre fondés sur les preuves et centrés sur le patient, et qu’elle s’opposera fermement à l’utilisation de thérapies potentiellement nuisibles et non éprouvées chez les enfants »[12].


La TMA présente son soutien aux soins affirmatifs de genre non pas simplement comme une question médicale, mais comme une question de droits civiques.

Cette approche s’est accentuée en 2020, lorsque la TMA a créé une Section Santé LGBTQ, qui a fini par obtenir un siège votant au sein de la Chambre des délégués (House of Delegates, HOD) de la TMA.

Les membres de cette section — initialement formée pour soutenir les médecins s’identifiant comme LGBTQ — en sont venus à être considérés comme des experts de facto en matière de santé transgenre.

Beaucoup ont ensuite accédé à des postes d’influence au sein de l’association, notamment dans des comités et conseils chargés d’examiner et d’établir les politiques de la TMA.


Les membres de la Section Santé LGBTQ ont ainsi pu exercer une influence disproportionnée au sein de ces comités, où les recommandations politiques sont souvent adoptées sans véritable débat, sauf si elles sont « extraites » pour être discutées sur le plancher de la chambre[13].

De plus, des correspondances entre membres de la Section révèlent ce qu’un d’entre eux a décrit comme une tentative de « faire passer en cheval de Troie »[14] certaines politiques à travers la HOD de la TMA.

D’autres membres se sont plaints auprès de la direction de l’influence de ces militants sur les conseils, comités et même sur le conseil d’administration, mais l’association n’a pas répondu de manière adéquate ni initié de réforme de gouvernance et de supervision.

De même, les tentatives de réformer de l’intérieur les politiques de la TMA sur la médecine de genre, en utilisant les canaux institutionnels prévus pour les membres, ont été contrecarrées par la capture institutionnelle.


Contexte sur la structure organisationnelle de la TMA


L’organe principal d’élaboration des politiques de la Texas Medical Association (TMA) est la Chambre des délégués (House of Delegates, HOD), qui regroupe près de 600 délégués élus par les sociétés médicales de comté, les sections et d’autres constituantes locales.

Elle se réunit chaque année lors de la conférence annuelle de la TMA, TexMed, afin d’élire les dirigeants, d’établir les politiques et de remettre des distinctions.


Entre les réunions annuelles de la HOD, c’est le conseil d’administration (board of trustees) qui agit comme autorité exécutive, ces deux entités constituant le noyau de la structure de gouvernance de l’organisation.


Cette structure de gouvernance est appuyée par trois grands types d’organes consultatifs :


  • Les Conseils (Councils) : groupes de politique générale qui étudient des questions dans des domaines clés (par ex. : législation, santé publique, science, enjeux socio-économiques) et formulent des recommandations à l’intention de la HOD ou du conseil d’administration.

  • Les Comités (Committees) : groupes spécialisés, centrés sur des tâches précises, qui traitent de sujets plus restreints et apportent leur expertise et leurs recommandations.

  • Les Sections (Sections) : sous-divisions du corps des membres représentant des constituantes spécifiques de l’association (par ex. : membres LGBTQ, internes et résidents, jeunes médecins, femmes médecins), donnant à ces groupes une voix au sein de la gouvernance de la TMA.



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Chronologie de la politique de la TMA en matière de médecine du genre


Le tableau 1 présente un aperçu des évolutions de l’approche de la TMA concernant la médecine du genre.

Je développerai ensuite les principaux tournants de cette évolution.


Tableau 1

Chronologie de l’approche de la TMA en matière de médecine du genre


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2016–2017 : Efforts de changement d’orientation sexuelle chez les mineurs


En 2016, alors que la TMA ne possédait encore aucune politique spécifique concernant la transition médicale pédiatrique, la Section des étudiants en médecine a présenté une résolution intitulée “Efforts de changement d’orientation sexuelle chez les mineurs” (Sexual Orientation Change Efforts in Minors)[15].

Cette résolution proposait que la TMA “soutienne une législation interdisant les thérapies de conversion pour les patients de moins de 18 ans”[16].


Après avoir été renvoyée à deux comités “d’experts” de la TMA pour évaluation, la résolution a été étendue afin de couvrir non seulement les efforts de changement d’orientation sexuelle, mais aussi les efforts de changement d’identité de genre[17].


Le Comité de la santé de l’enfant et de l’adolescent (Committee on Child and Adolescent Health) ainsi que le Groupe de travail sur la santé comportementale (Task Force on Behavioral Health) ont publié un rapport sur la résolution, citant un rapport de 2015 de la SAMHSA (Substance Abuse and Mental Health Services Administration) portant sur les “efforts de conversion” — rapport qui, en réalité, n’examinait que la recherche relative à l’orientation sexuelle.

Néanmoins, les auteurs du rapport de la TMA ont affirmé à tort que ces mêmes résultats s’appliquaient également à l’identité de genre[18].


En conséquence, les comités d’experts ont recommandé l’adoption de la politique tout en élargissant sa formulation :

« La Texas Medical Association soutient les traitements et thérapies fondés sur l’acceptation et le soutien de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre d’un individu. »

Cependant, la résolution demeurait paradoxalement limitée à l’opposition aux “pratiques visant à modifier l’orientation sexuelle d’un individu, y compris la thérapie de conversion” (c’est moi qui souligne)[19].

La TMA affirme soutenir des thérapies fondées sur les preuves, mais sa confusion entre efforts de changement d’orientation sexuelle et efforts de changement d’identité de genre ne repose sur aucune donnée scientifique.

Comme l’a souligné le psychologue et expert judiciaire James Cantor à propos d’une revendication similaire formulée par l’American Academy of Pediatrics dans sa déclaration de position de 2018[20],

« Les études sur la thérapie de conversion se sont limitées à l’orientation sexuelle, et, de plus, à celle des adultes — non à l’identité de genre, et en aucun cas à des enfants »[21].

Fait remarquable, malgré l’absence de preuves démontrant les effets néfastes des tentatives de changement d’identité de genre, les “experts” de la TMA siégeant au Comité de la santé de l’enfant et de l’adolescent et au Groupe de travail sur la santé comportementale ont soutenu que toute approche autre que l’affirmation était « coercitive et probablement nuisible »[22].


Enfin, signe avant-coureur de la suite, le rapport mentionne que

« des membres de la [TMA] ont indiqué que la recherche d’une législation [sur la thérapie de conversion] poserait problème pour l’association, car le sujet serait si politiquement controversé qu’il compromettrait d’autres actions de la TMA »[23].

2017–2018 : Rejet par la TMA d’une politique contre la discrimination


En 2017, la Section des jeunes médecins, la Section des résidents et boursiers (Resident and Fellow Section) et la Section des étudiants en médecine de la Chambre des délégués (HOD) de la TMA ont présenté une résolution appelant la TMA à adopter une politique “s’opposant à toute discrimination fondée sur le sexe, l’orientation sexuelle, l’identité de genre, la race, la religion, le handicap, l’origine ethnique, la nationalité ou l’âge d’un individu”[24].


La résolution soulignait que les personnes LGBTQ présentent des taux plus élevés de troubles psychiatriques, de consommation de substances et de suicide, et que les personnes transidentifiées ont des taux accrus de diagnostics de santé mentale et de suicide.

Ces écarts étaient expliqués à travers le cadre théorique du “stress des minorités”, selon lequel les disparités de santé résultent de la discrimination ou de la stigmatisation, y compris dans l’accès aux soins.

La résolution n’évoquait pas les critiques adressées à cette théorie — notamment celles affirmant que les auto-déclarations de discrimination sont souvent biaisées par l’état de santé mentale et par des distorsions cognitives associées aux troubles psychiatriques[25].


En 2017, la Commission de référence sur la science et la santé publique (Reference Committee on Science and Public Health) de la TMA fut chargée d’évaluer cette résolution initiale.

Elle recommanda son adoption, tout en y ajoutant un amendement demandant au Conseil de la science et de la santé publique (Council on Science and Public Health) de la TMA de « fournir des recommandations pour orienter les activités de la TMA liées à la diversité de genre et sexuelle »[26].


La HOD transmit ensuite la résolution à ce Conseil sur la science et la santé publique, qui, en 2018, cosigna un rapport avec George Sealy Massingill, choisi par le conseil pour présider un nouveau groupe de travail LGBTQ.

Ce rapport adopta sans esprit critique la grille de lecture du stress des minorités et recommanda avec insistance l’adoption de la résolution[27].

Il alla même plus loin en encourageant les médecins à intégrer des protections pour l’identité de genre dans leurs pratiques, écoles de médecine, hôpitaux et cliniques[28].


Fait significatif, le rapport citait une réglementation fédérale datant de l’ère Obama qui interprétait la section 1557 de l’Affordable Care Act comme incluant la protection de l’identité de genre, et considérait les restrictions sur la transition de genre comme discriminatoires[29] — préparant ainsi le terrain pour les futures politiques de la TMA.


En 2018, la Commission de référence sur les affaires financières et organisationnelles (Reference Committee on Financial and Organizational Affairs) recommanda à son tour l’adoption de la résolution et du rapport[30].

Aucune des modifications proposées n’ayant été “extraite” pour débat, la HOD ne discuta jamais la politique en séance plénière, et celle-ci fut adoptée dans un vote global, en bloc avec d’autres résolutions.


Enfin, dans le témoignage soumis à la Commission de référence, le Conseil de la science et de la santé publique de la TMA plaida pour la création d’un comité chargé de traiter des questions de santé des populations LGBTQ[31], initiative qui conduira à la fondation de la Section Santé LGBTQ de la TMA en 2020.



2019 : La TMA soumet un témoignage au Texas Medical Board et à la House Public Health Committee


Malgré la confusion entre les efforts de changement d’orientation sexuelle et les efforts de changement d’identité de genre ayant précédé l’adoption de la politique intitulée Sexual Orientation Change Efforts in Minors, la politique de la TMA affirmait finalement que l’association s’opposait uniquement aux pratiques visant à modifier l’orientation sexuelle d’un individu.

Cependant, le bras militant de la TMA a rapidement étendu la portée de cette politique pour y inclure l’identité de genre.


Ce faisant, l’association a suivi un schéma déjà observé.

Par exemple, dans sa déclaration de politique de 2018 sur la transition de genre chez les mineurs, l’American Academy of Pediatrics (AAP) s’appuie sur des recherches portant sur l’homosexualité chez les adultes pour affirmer qu’une identité de genre non conforme chez l’enfant serait immuable[32].


En 2019, l’American College of Pediatricians (ACPeds) a déposé une requête auprès du Texas Medical Board afin de dissuader les interventions médicales chez les jeunes transidentifiés, en leur préférant l’accompagnement psychologique et la psychothérapie.

Le président de la TMA de l’époque, le Dr David Fleeger, a soumis un témoignage écrit au Texas Medical Board s’opposant à cette recommandation, au motif qu’elle reviendrait à autoriser la “thérapie de conversion”[33] — alors même que, selon la politique officielle de la TMA, seuls les efforts de conversion liés à l’orientation sexuelle étaient proscrits.

Fleeger a affirmé que la position de la TMA reflétait des “soins fondés sur les preuves… pour tous les enfants… y compris ceux qui ne s’identifient pas au sexe qui leur a été assigné à la naissance”[34].


Et ce, malgré la reconnaissance antérieure par les comités d’experts que toute législation sur les politiques de conversion risquait de diviser les membres de la TMA et de compromettre d’autres priorités.

En mai 2019, la TMA a tout de même soumis un témoignage écrit en soutien au projet de loi HB517[35], qui aurait rendu illégales au Texas les thérapies de conversion, y compris celles visant à modifier l’identité de genre.

Dans ce témoignage écrit, la TMA a adopté sans réserve l’hypothèse d’immuabilité de l’identité de genre contenue dans le texte du HB517 et a de nouveau entretenu la confusion entre les efforts de changement d’orientation sexuelle et les efforts de changement d’identité de genre.


2020 : Création de la Section Santé LGBTQ et modification des statuts de la TMA


En 2020, en réponse aux pressions exercées par le groupe de travail sur la santé LGBTQ (LGBTQ Health Workgroup), le conseil d’administration de la TMA a approuvé la création d’une nouvelle section permanente, la Section Santé LGBTQ (LGBTQ Health Section)[36].

Cette création nécessitant des modifications des statuts et de la constitution de la TMA, le conseil a chargé le Conseil de la constitution et des statuts (Council on Constitution and Bylaws) de rédiger un amendement établissant officiellement la Section Santé LGBTQ et lui accordant un siège votant au sein de la Chambre des délégués (HOD).


L’amendement a été rédigé par William Gilmer, alors président du Conseil de la constitution et des statuts, qui allait par la suite devenir un membre influent de la Section LGBTQ.

Le texte décrit cette section comme un groupe d’affiliation ouvert à “tous les membres”, ayant pour mission de

« étudier et promouvoir les bases scientifiques des soins destinés aux patients LGBTQ »[37], ainsi que de
« développer des politiques et des ressources sur la santé LGBTQ et de diffuser des informations scientifiques fondées sur les preuves concernant la prise en charge des patients LGBTQ »[38].

La création de la Section Santé LGBTQ ne suivit pas la procédure habituelle de la TMA pour modifier sa constitution, laquelle exige une ratification lors de deux sessions consécutives.

En 2020, en raison de la suspension de la HOD due à la pandémie de Covid-19, le conseil d’administration de la TMA a agi en tant que “Disaster Board” (conseil d’urgence).

Ce dernier a invoqué ses pouvoirs exceptionnels pour adopter un amendement à l’article V de la constitution de la TMA, autorisant un représentant de la Section LGBTQ à siéger à la HOD, bien que cette mesure doive encore être ratifiée par la HOD l’année suivante.

Dans l’intervalle, le Conseil de la constitution et des statuts recommanda l’adoption d’un “amendement au chapitre 3 du règlement intérieur”, permettant à la Section Santé LGBTQ de commencer à se constituer et à élaborer ses procédures de fonctionnement[39].


Un nouvel amendement apporté aux règlements intérieurs en 2021 élargit encore la mission de la Section LGBTQ, qui inclut désormais la tâche

« d’éduquer les décideurs politiques et de plaider pour des politiques visant à améliorer l’accès à des soins de santé de qualité »[40].

En introduisant ainsi des objectifs politiques, cet amendement a créé une tension évidente avec l’engagement déclaré de la TMA envers les principes fondés sur les preuves scientifiques, les premiers finissant progressivement par supplanter les seconds.

Bien que la Section Santé LGBTQ ne dispose pas d’un pouvoir décisionnel direct, ses membres ont progressivement accédé à des postes élevés au sein des conseils et comités de la TMA, leur permettant d’influencer le processus de formulation des politiques de l’association.

Alors qu’elle avait été initialement présentée comme un simple groupe d’affiliation — c’est-à-dire une entité reconnue en raison des caractéristiques personnelles de ses membres médecins —, le site web de la TMA affirme désormais que la section est responsable de

« communiquer la politique et l’expertise de la TMA en matière de santé LGBTQ auprès des autres médecins, des décideurs politiques et du grand public »[41].
Autrement dit, l’“expertise scientifique” de la section est présumée découler naturellement du fait que ses membres s’identifient eux-mêmes comme LGBTQ.

La création de la Section Santé LGBTQ marque ainsi un tournant majeur dans la mission de la TMA.

Désormais considérée comme l’autorité de facto sur les questions LGBTQ au sein de l’organisation, la section a orienté la TMA vers des positions et des stratégies de plus en plus militantes, s’éloignant des principes de la médecine fondée sur les preuves et, très probablement, des priorités de nombreux membres de base de la TMA.


2021 : Opposition à la criminalisation des soins affirmatifs de genre pour les jeunes transgenres


Sans doute en réaction à l’intensification des initiatives législatives au niveau des États visant à encadrer la médecine du genre chez les mineurs, les membres de la Section Santé LGBTQ de la TMA ont commencé à envisager des moyens de renforcer les politiques de l’association en matière de soins affirmatifs.


En avril 2021, la Section Santé LGBTQ s’est réunie pour discuter d’une résolution controversée intitulée Opposition à la criminalisation des soins affirmatifs de genre pour les jeunes transgenres, qui devait être soumise à la Chambre des délégués (HOD) de la TMA le mois suivant.

La résolution, qui visait à actualiser la politique “Sexual Orientation Change Efforts in Minors”, stipulait :

« La TMA soutient les efforts des médecins pour fournir des thérapies médicalement appropriées affirmant l’identité de genre et s’oppose à la criminalisation de ces pratiques. »[42]

Cette politique fut finalement adoptée, entraînant l’ajout d’une nouvelle disposition à la politique sur les efforts de changement d’orientation sexuelle, désormais rebaptisée de manière stratégique :

“Sexual Orientation Change Efforts and Gender-Affirmation Therapies for Minors” (Efforts de changement d’orientation sexuelle et thérapies d’affirmation de genre pour les mineurs)[43].

La discussion d’avril 2021 au sein de la Section LGBTQ illustre bien comment un petit groupe militant, organisé et coordonné, a pu influencer les politiques de la TMA en utilisant sa structure interne et ses procédures — à l’écart de la supervision directe de la HOD.

La résolution fut d’ailleurs présentée par la Section des étudiants en médecine.


À l’époque, la TMA avait déjà adopté de larges politiques de non-discrimination, incluant la protection de l’identité de genre, ainsi que d’autres mesures visant à améliorer l’accès des personnes LGBTQ aux soins de santé et à promouvoir l’éducation sur les questions LGBTQ dans les établissements de santé universitaires[44].

Mais la seule politique existante couvrant, même indirectement, le traitement de la dysphorie de genre pédiatrique était la résolution de 2016, Sexual Orientation Change Efforts in Minors, introduite par la Section des étudiants en médecine[45].


Face aux limites de cette politique, la Section LGBTQ était fortement motivée à faire adopter de nouvelles résolutions, que certains membres décrivaient comme des “chevaux de Troie”[46].

Leur objectif principal était de contraindre le Conseil législatif (Council on Legislation) de la TMA à poursuivre leur programme politique préféré.

Comme l’a déclaré George Sealy Massingill lors de la réunion d’avril 2021 :

« Si vous avez une politique qui définit clairement ce que le Conseil législatif doit faire, vous pouvez vous plaindre lorsqu’il ne le fait pas… donc avoir une politique claire est toujours préférable. »[47]

En 2024, Massingill coanimera un événement de formation médicale continue (CME) de la TMA sur la santé transgenre[48], tout en continuant de siéger au Conseil de la constitution et des statuts, dont il est aujourd’hui vice-président[49].


Étaient également présents à la réunion : Brett Cooper, membre du conseil d’administration de la TMA et clinicien spécialisé dans les soins affirmatifs pour enfants et adolescents, qui avait travaillé auparavant à la clinique de genre GENECIS de Dallas — un programme commun de l’University of Texas Southwestern Medical Center et du Children’s Medical Center Dallas — avant sa fermeture en novembre 2021[50].

Bien que la section ait fermement soutenu la mesure, Cooper remarqua avec justesse que la politique originale ne mentionnait que l’orientation sexuelle dans son titre.

Alors que la TMA avait déjà commencé à adopter des positions plus affirmées contre les “efforts de changement d’identité de genre”, Cooper et d’autres membres étaient conscients que la politique existante était limitée dans sa portée et voulaient l’étendre à l’identité de genre.

Cooper recommanda donc que le texte de la résolution précise explicitement qu’elle inclut « l’opposition à la fois aux efforts de changement d’orientation sexuelle et d’identité de genre »[51].


Cooper fait actuellement l’objet d’une poursuite judiciaire intentée par le procureur général du Texas, Ken Paxton, pour violation de la loi SB14, qui interdit les procédures de rejet du sexe biologique chez les mineurs[52].

La plainte cite notamment une publication sur les réseaux sociaux où Cooper indiquait avoir encouragé une patiente mineure transidentifiée à quitter le domicile familial et à devenir légalement émancipée[53].

Le procès l’accuse également d’avoir falsifié des diagnostics et des codes de facturation, en violation du False Claims Act.

En conséquence, Cooper a signé un accord de type “Rule 11” l’empêchant d’exercer la médecine[54].

Cependant, sa position au sein de la TMA ne semble pas en avoir souffert : il a même été renommé en mai 2025 au Conseil de la constitution et des statuts de la TMA[55].


Lors de cette même réunion d’avril 2021, Maria Monge — pédiatre et ancienne boursière en médecine de l’adolescence au Boston Children’s Hospital, alors considéré comme un centre majeur de la médecine du genre chez les jeunes — suggéra que le Comité sur la santé de l’enfant et de l’adolescent de la TMA souhaitait élargir la politique pour y inclure explicitement une interdiction des efforts de changement d’identité de genre.


Il est notable que les membres de la Section LGBTQ ont semblé réticents à défendre publiquement la politique en leur nom propre et ont préféré déléguer le plaidoyer aux étudiants en médecine.

La section demanda ainsi à ces derniers de soumettre leur témoignage à la Commission de référence sur la science et la santé publique (Reference Committee on Science and Public Health) en tant qu’étudiants, et non en tant que membres de la Section LGBTQ.

Comme l’expliqua Massingill à ses collègues :

« Si un ou plusieurs de nos étudiants en médecine veulent rédiger un témoignage en ligne, qu’ils nous le soumettent rapidement pour relecture, afin qu’on puisse le transmettre à la commission de référence en ligne. »[56]

Emily Briggs, membre fondatrice de la Section LGBTQ et future coanimatrice de la CME de la TMA sur la santé transgenre, révéla ensuite qu’elle présiderait la Commission de référence sur la science et la santé publique en 2021, celle-là même qui devait évaluer cette politique[57].

Sans surprise, la commission présidée par Briggs recommanda l’adoption de la résolution, qui fut ensuite intégrée au corpus officiel des politiques de la TMA.


La Commission de référence sur la science et la santé publique, dont les membres sont nommés à chaque session par le président de la HOD, est chargée d’examiner les résolutions et d’en recommander l’adoption ou le rejet.

La HOD suit presque toujours ses recommandations : en 2022, 92 % des résolutions recommandées pour adoption par une commission de référence furent effectivement adoptées par la HOD[58].


Autre participant important de la réunion d’avril : John Carlo, médecin de la Dallas County Medical Society, siégeant alors au Conseil législatif de la TMA, chargé du lobbying sur les lois d’État conformes aux priorités de l’association.

Carlo informa les membres de la Section LGBTQ des efforts menés en coulisses par la TMA concernant deux projets de loi :


  • SB1646, qui aurait classé les modifications des caractères sexuels comme une forme de maltraitance infantile, et

  • SB1311, qui visait à interdire l’accès des mineurs à ces procédures.


Il rassura les membres en expliquant que, même si aucune activité de lobbying publique n’était visible,

« cela ne veut pas dire qu’il ne se passe rien en coulisses pour essayer de faire tomber ces projets de loi. Parfois, il vaut mieux ne pas souffler sur les braises, pour ainsi dire. »[59]

La SB1311 finit par mourir en commission (House Public Health Committee).


En mai 2021, John Carlo devint président du Conseil législatif[60].

Un an plus tard, il rejoignit le conseil d’administration de la TMA comme membre désigné, poste qu’il occupe encore aujourd’hui[61].

Il a également été nommé à des conseils influents portant sur la science, la santé publique et les questions socio-économiques.


Depuis 2012, Carlo est également PDG de Prism Health North Texas[62], une grande organisation communautaire de soins de santé spécialisée dans les services de santé primaire LGBTQ, y compris les soins affirmatifs endocriniens et chirurgicaux pour adultes[63].

Bien que structurée en association à but non lucratif (501(c)(3)), Prism génère plus de 125 millions de dollars par an, principalement via la facturation à l’acte[64].

En 2024, les documents publics indiquent que Carlo a perçu 405 146 dollars de rémunération[65].

Prism s’est récemment agrandi, possédant désormais des biens immobiliers d’une valeur de plusieurs dizaines de millions de dollars dans la région Dallas–Fort Worth.


Carlo a occupé des rôles politiques influents au sein de la TMA et de l’American Medical Association (AMA), où il a récemment siégé au Conseil de la science et de la santé publique[66].

Cependant, il ne semble pas avoir déclaré de conflits d’intérêts liés à sa participation à ces fonctions tout en étant PDG de Prism Health, organisation susceptible de tirer un bénéfice financier de l’expansion de l’accès aux soins affirmatifs de genre dans l’État.


2022 : Interdiction de la “thérapie de conversion”


En janvier 2022, la Section Santé LGBTQ a discuté d’une nouvelle résolution introduite par la Section des étudiants en médecine de la TMA, intitulée Interdiction de la thérapie de conversion dans l’État du Texas (Banning Conversion Therapy in the State of Texas)[67].

Cette résolution visait à clarifier la position de la TMA sur la “thérapie de conversion” en incluant explicitement l’identité de genre, et non plus seulement l’orientation sexuelle.

Contrairement aux versions précédentes, cette politique définit explicitement la thérapie de conversion comme une tentative de modifier l’identité de genre, et affirme également que la TMA s’oppose à toute initiative cherchant à légaliser la thérapie de conversion.

George Sealy Massingill expliqua que cette résolution était importante car elle


« oblige effectivement l’équipe de plaidoyer [de la TMA] à dire que nous avons une position. »
Selon lui, il était essentiel que la Section LGBTQ
« les pousse à prendre position, parce qu’il est assez clair qu’ils ne veulent pas toujours faire ce qu’il faut. »[68]

Ce qui ressort le plus des délibérations de janvier 2022, ce sont les tactiques utilisées par les membres de la section pour atteindre leurs objectifs.

Afin d’éviter l’impression que la Section LGBTQ était l’unique promotrice de ces causes, ses dirigeants ont encouragé les étudiants en médecine membres de la TMA à rédiger les résolutions et à fournir les témoignages publics.

Certains membres, comme Maria Monge, estimaient que les médecins plus âgés seraient moins enclins à s’opposer à des propositions émanant de jeunes confrères :


« J’adore que vous puissiez présenter parfois les choses les plus controversées… Les gens sont beaucoup plus disposés à écouter quand cela vient des étudiants en médecine, n’est-ce pas ? »[69]

Lors de cette même réunion de janvier 2022, la section discuta de moyens d’utiliser la dissimulation pour forcer le bras de lobbying de la TMA à défendre les soins affirmatifs de genre au Texas sans attirer l’attention.

Selon Massingill, une méthode consisterait à utiliser “le bon cheval de Troie” — c’est-à-dire une politique qui, en apparence, ne traiterait pas directement des questions controversées, mais qui, dans la pratique, pourrait être interprétée comme exigeant la protection des soins affirmatifs de genre.


Le Dr Brett Cooper, alors membre du conseil d’administration de la TMA, proposa une idée inspirée par l’ancien directeur médical de sa clinique de genre.

Il suggéra de promouvoir une politique générale déclarant simplement que la TMA s’oppose à toute tentative d’interférence dans la pratique de la médecine fondée sur les preuves de la part de non-médecins, d’hôpitaux ou de systèmes de santé[70].

Tant que la TMA reconnaîtrait que les soins affirmatifs de genre étaient “fondés sur les preuves”, cette politique aurait pour effet de bloquer toute tentative d’y interférer.


Plus tard en 2022, le Conseil sur les questions socioéconomiques (Council on Socioeconomics) de la TMA publia un rapport recommandant l’adoption d’une résolution intitulée Protections contre les ingérences dans la pratique médicale et la relation médecin–patient (Protections Against Interference in the Practice of Medicine and the Patient–Physician Relationship)[71],

très similaire à la politique proposée par la Section LGBTQ[72].

Cette résolution devint finalement une politique officielle de la TMA, adoptée dans un vote global de la HOD.

Pendant ce temps, la résolution sur l’interdiction de la “thérapie de conversion” fut renvoyée au Comité de la santé de l’enfant et de l’adolescent pour évaluation approfondie.


Les procès-verbaux de la Section LGBTQ — obtenus ultérieurement par voie légale par un membre de la TMA — ne correspondaient pas au contenu réel de la discussion tel qu’enregistré par un autre membre de la section[73].

Les minutes officielles transmises omettaient toute mention des débats sur la politique d’interdiction de la thérapie de conversion, ainsi que toute allusion au fait que la politique sur la non-ingérence dans la pratique médicale était délibérément conçue comme un “cheval de Troie” pour protéger les soins affirmatifs de genre.


2022–2023 : Appels internes à la réforme


En tant qu’organisation à but non lucratif de type 501(c)(6) — c’est-à-dire une association professionnelle —, les membres du conseil d’administration (board of trustees) de la Texas Medical Association (TMA) ont des obligations fiduciaires, à la fois légales et éthiques, envers l’organisation[74].

Ces administrateurs sont tenus de promouvoir les “meilleurs intérêts” de la TMA et de ses membres.


Cependant, en 2022, certains membres de la TMA ont commencé à exprimer leurs inquiétudes quant à la présence des docteurs Brett Cooper et John Carlo au sein du conseil d’administration, ainsi qu’à l’orientation militante de l’organisation, perçue comme déconnectée des priorités de la majorité de ses membres.


Un membre du conseil d’administration — qui a souhaité rester anonyme pour ce rapport — pensait au départ que la direction de la TMA serait désireuse de répondre à ces plaintes.

Ce membre tenta d’inciter le conseil à mettre en œuvre des réformes de gouvernance, incluant :


  • des déclarations obligatoires de conflits d’intérêts,

  • plus de transparence au sein des sections et comités,

  • et des audits réguliers des politiques.

    Mais le conseil se montra réticent ou incapable d’agir pour réduire les risques institutionnels — signe d’une paralysie, au mieux, ou d’une violation du devoir fiduciaire, au pire.

    Après avoir pris la parole, ce membre du conseil fit l’objet d’attaques personnelles, ce qui eut pour effet de le réduire au silence.


En mai 2022, 60 membres de la TMA appartenant à la Christian Medical and Dental Association ont adressé une lettre à la présidente de l’époque, Dr Linda Villareal, critiquant la position de plus en plus militante et non scientifique de la TMA concernant la médecine du genre pédiatrique[75].

Cette lettre reprochait à la TMA d’avoir publié des déclarations publiques en contradiction avec « les standards de longue date de la TMA et avec une médecine hippocratique objective et fondée sur les preuves »[76].

Elle dénonçait également le fait que la TMA prétende parler au nom de ses 55 000 membres lorsqu’elle soumettait des mémoires juridiques ou des communiqués sur la dysphorie de genre chez les enfants.

Leurs préoccupations restèrent sans réponse de la part de la présidente Villareal et du vice-président exécutif et directeur général, Michael Darrouzet.


En octobre 2023, les dirigeants de la Harris County Medical Society (HCMS) — qui représente près de 25 % des membres de la TMA — ont adressé une lettre à Darrouzet pour le remercier d’avoir organisé une réunion permettant aux membres d’exprimer leurs inquiétudes concernant le militantisme interne à la TMA, y compris au sein du conseil d’administration[77].


La lettre soulignait que bon nombre de ces préoccupations avaient déjà été formulées en mai 2022 et n’avaient toujours pas été traitées.

Elle exprimait toutefois un certain optimisme :

« Globalement, nous espérons que nos préoccupations seront prises en compte par le conseil.
Nous croyons que cela montrera à nos membres que la TMA les écoute, qu’elle alignera mieux ses priorités législatives sur celles de ses adhérents, et qu’elle entreprendra les réformes nécessaires en matière de gouvernance, de transparence, de supervision et de réactivité. »[78]

Les inquiétudes du HCMS furent détaillées plus en profondeur dans un mémo interne de 2023 présentant les points à discuter avec la direction de la TMA.

Selon ce document, les membres du HCMS estimaient que leurs priorités étaient ignorées, tandis qu’un “puissant groupe de lobbying pro–soins affirmatifs” biaisait l’agenda de la TMA au détriment de sa mission générale[79].


Le mémo du HCMS faisait référence aux résultats d’une enquête menée par le groupe de travail “Justice, Équité, Diversité et Inclusion” (JEDI) de la TMA sur les priorités des membres.

Cette enquête révéla que seulement 1 % des membres de la TMA considéraient les soins affirmatifs de genre comme une priorité majeure de l’organisation, et moins de 25 % estimaient qu’il s’agissait d’un sujet « globalement important »[80].


En 2024, la Dr Kim Monday — aujourd’hui présidente du conseil d’administration[81] — aurait choisi de ne pas diffuser les résultats de cette enquête qu’elle avait pourtant contribué à organiser en tant que coprésidente du groupe JEDI, car les conclusions allaient à l’encontre de sa perception des priorités des membres.

Dans un message adressé aux membres de la Section Santé LGBTQ, Monday écrivit :

« J’ai personnellement soutenu la réalisation de cette enquête parce que je pensais que notre organisation avait évolué sur le financement des questions sociales.
Malheureusement, les données n’ont pas confirmé mes espoirs. Cela a été un vrai coup dur.
Notre État devient de plus en plus “violet”, et nos membres doivent comprendre les soins affirmatifs de genre (GAC). »[82]

Le mémo du HCMS critiquait également la TMA pour les affirmations non fondées contenues dans l’amicus brief[83] qu’elle avait soumis en 2022 dans l’affaire Abbott et al. v. Doe, en soutien aux plaignants contestant la directive du gouverneur qualifiant les soins affirmatifs de genre d’abus d’enfants au regard du droit texan[84].

Notamment, ce mémoire affirmait que les soins affirmatifs de genre sont “médicalement nécessaires” et décrivait les bloqueurs de puberté comme “réversibles”[85].


2023 : Évolution des politiques de la TMA sur le genre et recommandation du comité pour interdire la “thérapie de conversion”


En 2023, le Comité sur la santé de l’enfant et de l’adolescent de la TMA a publié un rapport favorable à la résolution Banning Conversion Therapy in the State of Texas (Interdiction de la thérapie de conversion dans l’État du Texas), qui lui avait été transmise pour évaluation en 2022[86].

Le rapport définissait la “conversion” comme toute pratique qui ne “valide pas” l’identité de genre auto-définie d’un mineur.


Lors d’une session de la TMA en 2023, Ready, un médecin généraliste représentant le Lone Star Caucus de la TMA, a entrepris un processus de réforme interne des politiques de l’association sur les questions de genre au sein de la Chambre des délégués (HOD).

Il proposa une résolution intitulée Gender-Affirming Care as a Monotherapy (Les soins affirmatifs de genre comme monothérapie), visant la politique existante Sexual Orientation Change Efforts and Gender-Affirmation Therapies for Minors[87].

Ready soutenait que cette politique mélangeait abusivement orientation sexuelle et identité de genre, et laissait entendre que l’“affirmation” était le seul traitement approprié pour une personne exprimant une identité de genre différente de son sexe biologique.


La Commission de référence sur la science et la santé publique de 2023 n’a pas recommandé l’adoption de la résolution de Ready.

Elle a plutôt appuyé la position du Comité sur la santé de l’enfant et de l’adolescent, en recommandant l’adoption de la résolution Banning Conversion Therapy in the State of Texas.

Cependant, la commission a suggéré de retirer les mentions relatives à “l’identité de genre” de la composante “thérapie de conversion” de la politique Sexual Orientation Change Efforts and Gender-Affirmation Therapies for Minors.


Ready proposa également que la HOD vote séparément sur les deux volets de la politique, reconnaissant que celle-ci abordait en réalité deux questions distinctes :


  • les efforts de changement d’orientation sexuelle,

  • et les soins affirmatifs de genre[88].


Ainsi, un vote porterait sur l’interdiction de la thérapie de conversion au Texas, et l’autre sur les nouveaux éléments relatifs aux soins affirmatifs, divisant de fait la politique Sexual Orientation Change Efforts and Gender-Affirmation Therapies for Minors en deux politiques distinctes.

Ce fut également la première fois que la TMA reconnaissait que les versions antérieures de cette politique concernaient des enjeux fondamentalement différents.


Les membres de la HOD ont finalement adopté la version révisée de Sexual Orientation Change Efforts and Gender-Affirmation Therapies for Minors, dans laquelle la thérapie de conversion est définie uniquement en lien avec l’orientation sexuelle[89].

Cependant, l’ancienne politique, qui incluait le terme “identité de genre” (55.058), n’a jamais été supprimée du corpus des politiques de la TMA, où elle figure encore à ce jour[90].


Un autre membre de la TMA, Thomas Weiner, proposa un amendement visant à qualifier la transition médicale de non appropriée pour les mineurs[91], en contradiction avec le langage proposé par la Commission de référence concernant les soins affirmatifs de genre.

Weiner fit valoir qu’il n’existait ni standard de soins ni base de preuves fiable pour la médecine du genre pédiatrique.

Les membres de la Section LGBTQ, Celia Neavel et Brett Cooper, témoignèrent contre cet amendement, affirmant que ces soins étaient fondés sur les preuves et reconnus comme les meilleures pratiques par toutes les grandes associations médicales[92].

L’amendement fut rejeté par vote oral, et la HOD adopta le texte recommandé par la Commission de référence.

Plusieurs membres interrogés ont estimé que le vote à voix haute avait conduit certains délégués à s’autocensurer.


La nouvelle politique (260.139) de la TMA sur les soins affirmatifs de genre stipule :


« La TMA soutient les efforts des médecins pour fournir des soins et thérapies affirmatifs de genre médicalement appropriés en lien avec l’identité de genre et s’oppose fermement à la criminalisation de ces pratiques »[93],
ainsi que :
« La TMA soutient la pratique de soins affirmatifs de genre fondés sur les preuves et centrés sur le patient, et s’opposera vigoureusement à l’utilisation de thérapies potentiellement nuisibles et non éprouvées chez les enfants. »[94]

Comme le souligne la résolution de Ready, la politique ne limite pas l’usage des soins affirmatifs de genre aux cas diagnostiqués de dysphorie de genre.

Elle implique plutôt que le seul critère d’éligibilité est la déclaration d’une identité de genre croisée, sans exiger d’évaluation ni de diagnostic formel.


Cela semble intentionnel.

Dans son témoignage sur la politique, John Carlo affirma :

« Mon expérience clinique est qu’il existe de nombreuses personnes qui demandent des soins affirmatifs de genre sans avoir de diagnostic de dysphorie de genre. »[95]
Il n’a déclaré aucun conflit d’intérêts.

J’ai parlé à un membre de la Commission de référence sur la science et la santé publique de 2023, qui avait recommandé la politique pro–soins affirmatifs.

Ce membre, ayant rejoint la Section LGBTQ en 2021, fut exclu en 2023 d’un groupe de discussion “GroupMe” réservé aux membres de la section.

Dans un courriel adressé à ce membre, Brett Cooper expliqua que le groupe était un “espace sûr” (safe space) et ne pouvait inclure quelqu’un ayant publiquement soutenu la loi SB14, qui établit des âges minimums pour la transition médicale au Texas[96].


Le membre commenta que trois des six membres de la Commission de référence 2023 étaient des militants.

Un autre confia en privé avoir évité d’exprimer ses véritables inquiétudes concernant la résolution pro–soins affirmatifs, par crainte de répercussions.

L’ancien membre affirma également que, avant même que la commission ne se réunisse pour débattre de sa position, deux membres du personnel — Karen Batory et Christina Ly — avaient déjà rédigé un rapport provisoire recommandant l’adoption de la résolution par la Chambre.


La Commission de référence aurait finalement décidé d’adopter la politique telle quelle, sans étude supplémentaire, en acceptant sans examen critique les “preuves” présentées par Aekta Malhotra, psychiatre et future coanimatrice du programme de formation médicale continue (CME) de la TMA sur la santé transgenre en 2024[97], puis membre de la Commission de 2025 sur la science et la santé publique.


Ces “preuves” consistaient en une présentation PowerPoint illustrée du “genderbread person”[98] et citant les normes SOC-8 de la World Professional Association of Transgender Health (WPATH).

Or, ces directives ont été jugées inadaptées à la pratique clinique courante par le rapport Cass (Royaume-Uni) et, plus récemment, par le rapport du Département américain de la santé (HHS) sur la dysphorie de genre pédiatrique[99].

De plus, des documents issus de la procédure judiciaire Boe v. Marshall (Alabama) ont révélé que les lignes directrices de la WPATH étaient fortement influencées par des considérations politiques et que l’organisation avait supprimé des revues systématiques qu’elle avait commandées après avoir conclu que les preuves en faveur des soins affirmatifs étaient d’un faible niveau de certitude[100].


À plusieurs reprises, le membre anonyme de la Commission de référence 2023 fit part de ses inquiétudes quant à la composition des sections et comités de la TMA à Brad Holland, alors président de la HOD et aujourd’hui président élu de la TMA[101].

Mais le conseil d’administration ne prit aucune mesure pour répondre à ces préoccupations.


2024 : Adoption de la politique de la TMA sur le genre, suppression du débat et résistance au sein du conseil d’administration


Après l’échec de sa résolution de 2023, Michael Ready est resté persévérant.

En 2024, il a proposé une nouvelle résolution visant à corriger les failles de la nouvelle politique de la TMA sur les soins affirmatifs de genre[102].


Comme sa précédente initiative, la résolution 2024 de Ready souligne que la position de la TMA sur la médecine du genre pédiatrique est fondamentalement idéologique : elle soutient l’“affirmation de genre” plutôt qu’un traitement fondé sur les preuves de la dysphorie de genre.

Ready nota qu’il est très inhabituel qu’une maladie n’ait qu’un seul traitement médical reconnu.

Il insista également sur l’importance de réviser la politique, d’autant plus que l’American Academy of Pediatrics faisait alors l’objet d’un procès intenté par une personne détransitionnée en raison de sa propre politique sur la médecine du genre[103].


La Commission de référence 2024 recommanda une nouvelle fois de ne pas adopter la résolution de Ready, invoquant une “majorité de témoignages défavorables”[104].

Elle reconnut que « la science continue d’évoluer », mais affirma que « la politique existante permet une réévaluation continue de la recherche »[105].

Cependant, comme le souligne la résolution de Ready, les nuances mentionnées dans le rapport de la commission ne sont nullement reflétées dans la politique écrite, qui affirme sans ambiguïté que les soins affirmatifs de genre sont fondés sur les preuves et que la TMA les soutient sans réserve[106].


À la même période, le conseil d’administration commença à promouvoir des mesures organisationnelles destinées à étouffer la dissidence et à empêcher les débats ouverts.


En 2023, le conseil avait recommandé une nouvelle résolution — fondée sur les travaux du groupe JEDI (Justice, Equity, Diversity, and Inclusion) — établissant “Six principes de décorum professionnel pour les événements de la TMA”[107].

L’un de ces principes encourage les membres à signaler les points de vue jugés “inappropriés” ou “discriminatoires”[108].


En réponse, le Lone Star Caucus de la TMA proposa une résolution pour la liberté d’expression (open discourse resolution)[109], inspirée des politiques universitaires sur la liberté académique de l’Université de Chicago, largement saluées.

Cette résolution fut rejetée, poussant Michael Ready à publier une tribune dans le Dallas Morning News dénonçant le climat de censure au sein de la TMA et la priorité donnée à l’idéologie plutôt qu’à la médecine fondée sur les preuves[110].


Toujours en 2023, les Sections LGBTQ et Femmes ont présenté une résolution[111] visant à contraindre le Conseil législatif (Council on Legislation) à adopter des positions politiques et de plaidoyer conformes à la politique existante de la TMA.

Les partisans de la mesure reprochaient au témoignage écrit de la TMA concernant la loi SB14 — interdisant les procédures chirurgicales ou hormonales de rejet du sexe biologique chez les mineurs au Texas — d’être trop “neutre”, et de diverger fortement des déclarations publiques et de la position officielle de la TMA en faveur des soins affirmatifs[112].

La résolution fut adoptée, mais dans une version atténuée par rapport à sa formulation initiale.


2025 : La TMA refuse d’évaluer ses politiques en matière de médecine du genre


L’année 2025 laissait espérer que la Texas Medical Association (TMA) puisse enfin être ouverte à une réforme.

Avec l’administration Trump adoptant une approche plus ferme vis-à-vis de la médecine du genre pédiatrique[113], les reculs médicaux observés à l’étranger[114] et la publication du rapport du Département américain de la Santé (HHS) sur les bonnes pratiques pour le traitement de la dysphorie de genre chez les mineurs[115], il devenait de plus en plus difficile pour les associations médicales de soutenir qu’il n’existait aucun débat scientifique réel sur la transition médicale des enfants.


Certains membres de la TMA espéraient que leurs efforts pour réviser les politiques de l’association sur le genre finiraient par aboutir.

Michael Ready rédigea une résolution, plus tard présentée par la Fort Bend Medical Society, demandant au conseil d’administration de constituer un comité ad hoc chargé de réexaminer les politiques de la TMA concernant la médecine du genre pédiatrique, à la lumière des nouvelles données scientifiques et des revers de pratiques observés en Europe[116].

Convaincu que la TMA était victime d’une capture institutionnelle, Ready pensait qu’un comité impartial serait plus à même de procéder à une évaluation objective de ces politiques.


Les témoignages en ligne soumis à la Commission de référence sur la science et la santé publique 2025 témoignaient d’un soutien massif à cette résolution :

17 membres de la TMA ont déposé un témoignage en faveur, contre 3 seulement en opposition.


Fait notable, deux des trois témoignages opposés provenaient de membres influents de la direction de la TMA :


  • Robert Harold Emmick, Jr., président de la Commission de référence 2023, et

  • William S. Gilmer, ancien président du Conseil de la science et de la santé publique (CSPH), actuellement membre du Conseil de la constitution et des statuts et dirigeant de la Section LGBTQ.


Dans son témoignage, Gilmer déclara :

« À mesure que la connaissance évolue et que de nouvelles études paraissent, la conclusion essentielle reste toujours la même : la nécessité de poursuivre les recherches. Là-dessus, nous sommes tous d’accord. »[117]

Une déclaration jugée peu sincère, puisque Gilmer semblait être au courant des tactiques du “cheval de Troie” employées par certaines sections, conseils et comités — contraires à toute démarche scientifique ouverte.


La résolution fut renvoyée pour examen à la Commission de référence 2025.

Or, deux des six membres de cette commission avaient coanimé en 2024 la formation médicale continue (CME) de la TMA sur la santé transgenre[118], tandis qu’une troisième, Shanna Combs, était une membre de longue date de la Section LGBTQ.


Dans sa décision, la Commission 2025 accorda un poids disproportionné aux témoignages des “experts du sujet” par rapport à ceux des membres préoccupés de la TMA.

Elle conclut que la politique de la TMA sur les soins affirmatifs de genre était

« suffisamment large et tenait adéquatement compte de l’évolution des preuves scientifiques »[119].
La commission adopta également l’argument des opposants à la résolution, selon lequel la création d’un comité ad hoc pour étudier une seule politique
« s’écartait des procédures établies de la TMA en matière d’élaboration des politiques et ferait double emploi avec les conseils et comités existants dotés d’une expertise sur le sujet. »

Selon plusieurs sources, Brad Holland, alors président en exercice de la HOD, aurait dit à un partisan du comité ad hoc :

« Ce n’est pas l’année pour votre sujet. »
En tant que président, Holland était chargé de sélectionner les membres de la Commission de référence 2025 qui devaient évaluer la résolution.

Lors du débat sur la proposition, Ready fit remarquer :

« Une seule des deux parties a présenté des preuves scientifiques dans ses interventions, et ce n’était pas celle qui prône l’affirmation comme unique traitement. Est-ce une coïncidence ? Je demande seulement que des preuves soient examinées devant un groupe impartial. »[120]

Mais à peine quelques minutes après le début du débat, celui-ci fut brutalement interrompu.

Alors que plusieurs membres favorables à la résolution attendaient pour témoigner, un opposant demanda la clôture du débat via un mécanisme procédural inhabituel, affirmant que “les deux parties avaient déjà été entendues”.

Brad Holland, président en exercice, soutint la motion et, malgré la confusion générale au sein de la Chambre, passa directement au vote sur la résolution.

Les micros des membres encore en attente de prise de parole furent coupés.

Quelques minutes plus tard, Holland annonça que la résolution avait échoué[121].


Points à retenir


L’adoption par la TMA de positions militantes en matière de médecine du genre est en contradiction avec les principes de la médecine fondée sur les preuves, avec les priorités exprimées par ses membres, ainsi qu’avec sa mission déclarée : servir la population du Texas et prévenir et soigner les maladies.

La présence, à différents moments, de John Carlo et Brett Cooper au sein du conseil d’administration de la TMA soulève de sérieuses questions quant à l’influence d’activistes sur le processus d’élaboration des politiques de l’organisation.


La capture institutionnelle se produit lorsqu’un petit groupe d’activistes partageant les mêmes idées se voit confier le pouvoir de façonner la politique d’une organisation, tandis que les membres détenant des opinions divergentes sont marginalisés ou réduits au silence.

La nécessité de recourir à des comités spécialisés dans les grandes organisations complexes crée un terrain propice à une capture plus large de l’institution — par le biais d’une capture des comités.

Sous cet angle, les dysfonctionnements observés au sein de la TMA ne sont pas différents de ceux qu’on peut constater dans d’autres grandes institutions, comme le Congrès.

La solution réside dans la promotion d’un débat ouvert, qui constitue le fondement même de la discussion et de la découverte scientifiques, ainsi que dans le respect rigoureux des bonnes pratiques de gouvernance.


La Section Santé LGBTQ de la TMA était à l’origine un groupe d’affiliation, destiné à soutenir les membres LGBTQ de l’association.

Mais, par un glissement progressif de mission, elle est devenue la source de référence en matière d’expertise sur la médecine du genre au sein de la TMA.

Les membres de cette section ont été élus et soutenus en raison de leur adhésion au paradigme des soins affirmatifs de genre.












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